ENSEMBLE(S) : 3 révélations fascinantes des jurys d’assises
Que peuvent nous apprendre les jury d’assises pour recoudre les fractures de notre société et relever les immenses défis devant nous ? Un 1er épisode pour vous faire plonger avec des citoyens ordinaires face à un défi extraordinaire.
DISCLAIMER : je vous ai entendu·es, cet épisode est beaucoup plus court que les précédents 😅
Cher·es ami·es, cher·es inconnu·es,
Il y a presque 2 mois, je lançais cette enquête autour de cette question “ comment recoudre les fractures de notre société, comment retrouver le goût des autres ? “, pressentant que c’était le sujet fondamental auquel s’attaquer aujourd’hui pour qu’on soit capable de relever collectivement les immenses défis qui sont devant nous.
Je m’attendais pas à ce que quelques semaines plus tard, l’actualité politique nous y confronte si brutalement. En révélant au grand jour la fracturation de notre société en 3 blocs qui au mieux s’ignorent, souvent se méprisent, au pire se détestent (ni que le camp présidentiel et ses alliés choisiraient ce nom 🙄, mais on va dire que tout tient dans le (S) 😬)
Ce qui m’a donné beaucoup d’espoir dans ce contexte, c’est la mobilisation de la société civile. De tous ces gens qui n’étaient jamais engagés et qui ont réinvesti la politique à base de tractage, pétitions, procu, tribunes, porte-à-porte, phoning, discussions avec proches et moins proches etc. Pour ma part, j’ai fait du phoning pour la 1ʳᵉ fois de ma vie et j’ai adoré sentir cette énergie collective. Le début d’un vrai réengagement des citoyen·nes “ ordinaires “ ?
Exactement en même temps que ces folles semaines électorales, j’enquêtais sur un autre genre de “ citoyens ordinaires “ : les jurés d’assises. Des gens comme vous et moi, tirés au sort pour rendre la Justice dans les procès criminels (meurtres, crimes sexuels, violences 😬).
Parce que dans le cadre de ce projet, j’ai décidé d’aller à la rencontre sur le terrain de groupes de gens à taille humaine, que tout semble opposer et qui arrivent pourtant à accomplir des choses ensemble. Avec cette hypothèse : si c'est possible à petite échelle, ça doit l'être à l'échelle de la société. Mais comment ?
J’ai donc commencé par les jurys d’assises et dans ce 1er épisode sur le sujet, je vous raconte comment ça marche mais surtout ce qui se passe, quand on donne un grand pouvoir à des citoyens lambda qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, qui n’ont aucune compétence et qui y vont souvent à reculons…
J’espère que ça vous fascinera autant que ça m’a fascinée !
Clara
SI VOUS VENEZ DE NOUS REJOINDRE
Précédemment dans ENSEMBLE(S) : 👉 Dans l’épisode pilote : j’ai partagé avec vous mon constat (on vit tous dans des bulles alors que nos destins n’ont jamais été autant liés et qu’on a d’immenses défis devant nous), ma conviction (c’est le problème fondamental du monde d’aujourd’hui qui nous empêche d’avancer. Mais du coup c’est aussi la solution), ma question (comment un groupe de gens que tout semble séparer devient un collectif qui réussit à accomplir des choses ensemble ?) et ma démarche (je me suis lancée dans uneenquête faite d’expériences personnelles comme cette semaine et d’explorations terrain à la rencontre d'ensembles de gens hétéroclites qui arrivent à accomplir des choses ENSEMBLE : jury d’assises, convention citoyenne, Alcooliques Anonymes, justice restaurative, une école etc.), mon objectif (en faire un livre ou un film mais surtout trouver des pistes d’action concrètes à l’échelle individuelle et collective). Si vous venez de nous rejoindre et si ce n’est pas encore fait, je vous recommande de le lire pour comprendre ce qu’on va faire ensemble ! 👉 Déjà 5 épisodes que vous pouvez retrouvez ici.
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Dans chaque épisode : 💡 1 réflexion concrète, 🔧 1 action, 🔥 1 inspiration
💡 1 RÉFLEXION CONCRÈTE : des nouvelles de mon exploration terrain des jurys d’assises. Découvrez mes 3 premiers étonnements
🔥 1 INSPIRATION : 2 initiatives à suivre dans les prochains mois pour donner plus de pouvoir aux citoyens ordinaires que nous sommes
🔧 1 ACTION : je profite de ce dernier épisode avant la pause estivale pour faire le bilan calmement de ces 6 premiers épisodes et vous demander vos retours. Même si je suis très entourée avec ce projet, l’écriture est un exercice solitaire. Ce sont vos contributions qui me nourrissent, m'aiguillent et me donnent de l'énergie. Si vous n’avez qu’une minute, répondez à la question qui vous inspire le plus. Si vous avez plus, répondez à quelques-unes voire, soyons fous, à la totalité 😊 ! Et si vous ne lisez cette newsletter que rarement et très partiellement, votre avis m’intéresse aussi ! Mercis par milliers 🙏
Clara Delétraz
Je m’appelle Clara, je suis sur la (toute 😬) fin de ma trentaine, je vis la plupart du temps à Paris, j'ai un nom savoyard, deux enfants et un drôle de parcours, à la croisée :
- du Politique/ Public (j’ai travaillé 6 ans dans le secteur public: en “établissement public d’aménagement” puis en cabinet ministériel où j’ai co-fondé l’initiative French Tech pour booster l’entrepreneuriat en France),
- de l’Entrepreneuriat (après la French Tech, j’ai co-fondé une entreprise qui s’appelle Switch Collective, revendue à la Maif en 2020 et que j’ai quittée en 2022),
- et de ce que je vais appeler pour simplifier à outrance le “Développement Intérieur” (avec la méthode Switch nous avons accompagné les questionnements professionnels et personnels de plus de 13000 personnes, je suis formée au coaching systémique et à la gouvernance partagée, je fais de la méditation depuis 10 ans, j’ai fait de nombreux stages / retraites / formations de développement intérieur et spirituel).
Si je suis très consciente des bénéfices mais aussi des limites de chacun de ces domaines pris indépendamment, il y a un fil rouge à tout ça : l’élan collectif, au cœur aussi bien de l’initiative French Tech que de Switch Collective.
D’où je vous parle (et d’où je ne vous parle pas) avec le projet ENSEMBLE(S)?
Je ne vous parle pas comme quelqu’un qui sait ou qui a des leçons à donner : je suis moi-même remplie de questions et pétrie de contradictions.
Je ne vous parle pas en tant que chercheuse puisque ce n’est ni ma formation, ni mon métier mais je me suis plongée dans le travail de sociologues, anthropologues, historiens, chercheurs en psychologie politiques, statisticiens pour voir ce qu’ils avaient à nous dire sur le sujet. Par contre je suis formée à l’approche systémique (cf épisode 2 de la newsletter pour comprendre ce que c’est) et ça a complètement changé ma manière de voir le monde!
Je ne vous parle pas comme une entrepreneur, même si je l’ai été : je n’ai ici rien à vous vous vendre. Par contre j’ai des réflexes de “faiseuse”, des envie de concret et de terrain : c’est ce qui fait que je m’intéresse autant au Pourquoi qu’au Comment. Et que j’ai eu envie de me lancer dans une enquête terrain à la rencontre d’ensembles de gens hétéroclites qui réussissent à accomplir des choses ensemble (jurés d’assise, justice restaurative, Alcooliques Anonymes, un collège public un peu spécial etc.) pour identifier des ingrédients / un cadre qui pourrait être passés à grande échelle.
Je vous parle comme une citoyenne lambda qui se pose des questions. Qui se sait privilégiée (je suis blanche, éduquée). Qui a conscience de faire partie du problème plutôt que d’être ou d’avoir la solution, sans culpabilité mais avec une responsabilité.
Je vous parle comme une maman qui s’inquiète pour l’avenir de ses deux enfants de 3 et 5 ans. Et de tous les autres. A qui, si un jour ils demandent “est ce que tu savais et qu’est ce que tu as fait pour changer le cours des choses”, je pourrai répondre “je savais, c’est pas parfait mais j’ai vraiment essayé de contribuer”.
A lire aussi dans ENSEMBLE(S), mission presque impossible ?